OBJECTIFS et INTERET
L’échographie constitue l’examen principal, en première intention, de la pathologie abdominale de l’enfant.
Ses indications sont très larges et concernent et toutes les grandes familles de pathologies : traumatique, tumorale, inflammatoire, infectieuse et malformative.
L’amélioration ces quinze dernières années des technologies ultrasonographiques a permis en particulier d’analyser de façon fiable de nombreuses pathologies du tube digestif (occlusions, maladie de Crohn, appendicite, duplication digestive, Meckel, …).
Ses résultats sont souvent suffisants à la décision thérapeutique ou permettent d’orienter la stratégie d’imagerie ultérieure adéquate.
CONDITIONS DE REALISATION
Le jeûne n’est pas nécessaire dans le cadre de l’urgence ni pour les examens de contrôle, il est impératif pour l’examen du foie et des voies biliaires, durée fonction de l’âge des patients, de 1h à 3h pour les moins de trois mois, de 4 h jusqu’à l’âge de 2 ans, de 6h au-delà.
L’installation de l’enfant dans une pièce à lumière tamisée suffisamment grande pour pouvoir faire participer activement les parents (contention, distraction) permet de réduire l’angoisse des enfants et améliore, du fait de l’immobilité de l’enfant, la qualité de l’examen. L’enfant est dévêtu jusqu'à la symphyse pubienne ; la couche est défaite partiellement pour éviter toute inondation urinaire intempestive. Un système de réchauffage du gel est un atout important, évitant de réveiller par le contact du gel froid un enfant endormi ou de déclencher pleurs et/ou miction. Un jus de fruit ou de l’eau sucrée peuvent être donnés en cours d’examen si aucune anesthésie générale n’est envisagée. Aucune sédation n’est nécessaire.
RESULTATS PATHOLOGIQUES OU ERREURS
Les variations anatomiques, les malformations et les pathologies visibles en échographie abdomino-pelvienne sont très nombreuses et ne peuvent être décrites dans cet exposé.
TECHNIQUE
L’examen n’est jamais limité à l’exploration ciblée d’un organe mais étudie tous les organes abdomino-pelviens.
Il n’existe aucun risque ni contre-indication.
Sondes : l’examen est systématiquement effectué grâce à une sonde convexe (5-8 Mhz) puis à la sonde linéaire (7-13Mhz); la sonde linéaire permet une analyse de plus haute résolution mais une moindre pénétration ; elle peut parfois suffire chez le nouveau-né. L’examen doit commencer par le pelvis car la miction en cours d’examen des tous petits est fréquente et l’optimisation de l’analyse de la région pelvienne nécessite une réplétion vésicale.

Installation de l’enfant en salle d’échographie
Images : Les images produites ne peuvent pas rendre compte de l’exhaustivité d’un examen (document 1). l’examen comporte une analyse de tous les organes pleins (foie, voies biliaires, rate, pancréas, surrénales, reins), leur mesure le cas échéant (document 2), la recherche d’un épanchement, l’examen des principaux axes vasculaires notamment des vaisseaux mésentériques. En fonction de l’indication clinique, l’examen est complété par une analyse doppler, un examen détaillé des organes génitaux internes féminins ou du tube digestif avec une sonde linéaire de haute fréquence.
RESULTATS NORMAUX
Compte rendu écrit :
- Marque, modèle de l’échographe utilisé et date de première mise en service
- Indications de l’examen : contexte clinique et symptomatologie.
Résultats :
- Une description générale des organes vus est nécessaire. Il faut signaler clairement les organes non vus (du fait du météorisme ou de l’agitation par exemple).
- Une phrase courte, répondant à la question clinique initiale et faisant la synthèse de l’examen doit conclure cette description. Une orientation diagnostique claire ainsi que d’éventuelles explorations complémentaires si nécessaire sont proposées.
RECOMMANDATIONS POUR LA PRATIQUE CLINIQUE (RPC)
Guide du bon usage des examens d’imagerie médicale : recommandations 30 M, 32 M, 33 M, 35 M, 36 M, 38 M, 39M.
NOTES, BIBLIOGRAPHIE
1. Couture A, Occlusion de l’enfant. In Imagerie Pédiatrique et Fœtale, Adamsbaum C. ed, Paris : Flammarion Médecine-Sciences, 2007, pp 572-581
2. Couture A, Pathologie néonatale du tube digestif. In Imagerie Pédiatrique et Fœtale, Adamsbaum C. ed, Paris : Flammarion Médecine-Sciences, 2007, pp 582-595
3. Lambot K, Lougue-Sorgho L, Gorincour G, Chapuy S, Chaumoitre K, Bourlière-Najean B, Panuel M, Devred P, Petit P. Les urgences abdominales non traumatiques de l’enfant. J Radiol. 2005;86:223-33.
AUTEURS
P. Petit, A.Geoffray, J-F. Chateil